Hey, pour ceux qui me suivent sur facebook, j'ai commencé à publier le reboot d'une vieille nouvelle sur Wattpad ^^ 

Comme j'avais pas mal d'annonces à faire entre temps sur le blog, et pour éviter de tout publier d'un coup, je met enfin le premier chapitre !

 

Et en plus il y a une couverture -w- 

Bonne lecture !!

 

1. Oubli

 

 

 

Recommencer, encore et encore.

Prendre la route, et ne jamais s’arrêter.

Oublier, encore et encore.

Vivre, et ne jamais s’arrêter.

 

 

Les kilomètres s’enchainaient inversement à ma mémoire. Au fur et à mesure que la voiture avançait, mes souvenirs s’effaçaient.

 

Soigneusement, je brisais la toile du passé, je les dénouais pour les faire disparaître définitivement.

 

J’inspirai un grand coup. À présent, il ne restait que les bons souvenirs. C’était toujours le moment le plus difficile. Les mauvais, eux, étaient partis en premier. Je fermai les yeux et visualisai une dernière fois ma maison, mes amis, les moments passés avec eux et tout ce que j’avais appris. Tout devait disparaître. Comme d’habitude. Avec un pincement au cœur, je les observai se dissoudre dans le néant.

 

Adieu ancienne vie.

 

La douleur et le remord firent place au vide apaisant de l’oubli.

 

Mon regard s’accrocha à une gouttelette d’eau sur la vitre et je la regardai glisser avant de s’envoler. J’y accrochai mentalement mon nom et le laissai partir. Je n’étais plus personne.

 

Mon corps, coquille vide, était prêt à revivre.

 

Je m’appuyai contre la portière glacée et sourit. J’avais hâte de découvrir la personne que j’allais devenir. Mon regard glissa vers ma mère, au volant. Elle avait déjà commencé sa nouvelle vie. C’était une femme mince, pâle, à l’air déterminé. Ses cheveux noirs et raides, tombaient sur la pointe de son menton comme deux lames tandis que ses yeux verts fixaient la route si intensément qu’on aurait dit qu’elle la créait devant elle. Je décelai néanmoins une certaine douceur dans la courbe de son nez et de ses lèvres.

 

Je me redressai et attirai ainsi son attention. Elle sourit.

 

— Nous sommes bientôt arrivées. M’informa-t-elle.

 

J’acquiesçai et reportai mon attention sur le paysage, profitant des derniers instants de paix totale de ce voyage.

Sa fin fut symbolisée par le panneau de la ville de Prima. Notre nouvelle ville.

 

Je me penchai et attrapai la carte à mes pieds pour guider ma mère. Elle avait entouré notre destination d’un large cercle, ce qui augmentait la marge d’erreur. Heureusement, elle avait également noté l’adresse exacte de notre nouvelle maison.

 

Le soir commençait à tomber. Les premiers souvenirs de ma nouvelle vie furent donc diverses maisons éclairées par la lumière jaune des lampadaires. Un endroit plutôt coquet.

 

À la réflexion, ville n’était pas un mot très approprié pour ce genre d’endroit, bien que ce soit trop grand pour être un village. La forêt semblait omniprésente, débordant à la moindre occasion sur les abords de la route, isolant Prima du reste de la civilisation. Je rêvassai, m’imaginant déjà de longues promenades solitaires.

 

La voiture s’arrêta devant une maison légèrement isolée.

 

Nous étions arrivées.

 

— Qu’est-ce que tu en penses ? Demanda ma mère.

— Parfait.

 

Nous échangeâmes un sourire complice avant de sortir de la voiture.

 

L’air était frais et la pluie tombait à verse. Au loin, un grondement annonça la venue imminente d’un orage. L’atmosphère électrique semblait nous souhaiter la bienvenue à sa façon.

 

Ce nouveau départ s’annonçait pour le mieux.